La Vipère Ou le poinçon de l’excellence
En 1897, l’Observatoire de Besançon décide d’apposer un poinçon sur les montres qu’il certifie, dans l’optique de les reconnaître sans ambiguïté. Ce poinçon, publié dans le Règlement chronométrique de 1909 se positionne sur la face visible du mouvement et indique à quelle classe (1e, 2e ou 3e) appartient le chronomètre.
Constituant une tête de vipère, il s’applique sur les marques de temps méritants, ceux qui répondent parfaitement aux épreuves de précision et de stabilité du service chronométrique. Il prouve la haute qualité métrologique d’une montre, véhicule une idée d’excellence et reconnaît un travail parfait.
Las, pendant la crise horlogère des années 1970, l’activité de ce poinçon est anéantie face au développement des centres horlogers de l’Extrême-Orient et la concurrence acharnée de la Suisse. Laissés à l’abandon depuis plus de 30 ans, les méthodes, le savoir faire et les instruments de mesures de l’Observatoire ne sont pas tombés en désuétude. Fort de ce passé, l’Observatoire décide de donner une seconde vie à ses activités de certification et espère :
– Provoquer un regain d’intérêt
– Redonner à la ville de Besançon son rang de capitale de l’horlogerie française
– Jouer un rôle de premier plan dans l’industrie du luxe
Cette renaissance de la vocation horlogère de l’Observatoire est sollicitée par les plus grands noms de l’horlogerie. En effet, le poinçon « la vipère » de l’Observatoire de Besançon reste aux yeux des collectionneurs et amateurs d’horlogerie un label prestigieux et un gage de qualité extrême.
Afin de satisfaire cette demande, L’observatoire reprend ses activités chronométriques et délivre un nouveau bulletin de marche. Ainsi, le premier certificat est décerné à l’artisan Kari Voutilainen (horloger finlando-suisse qui gagne en 2007 le concours prestigieux de la ville de Genève). Celui-ci a exigé que sa montre soit livrée avec le poinçon « la vipère » de l’Observatoire. S’il a choisi ce poinçon, c’est pour sa réputation d’excellence et d’indépendance, arrimée à un solide savoir-faire né de son histoire.
En effet, seulement 3 organismes au monde sont susceptibles de contrôler les montres :
– Le COSC à Genève qui est en situation de quasi-monopole et impose aux déposants de ne contrôler que les mouvements dans des boîtiers de travail
– Le centre de WEMPE Glashütte en Allemagne, devenu une marque et qui a donc cessé de prétendre à l’indépendance
– L’Observatoire de Besançon qui est le seul établissement indépendant contrôlant les produits finis.
Plusieurs grandes marques ont déjà commencé à déposer des montres à l’observatoire de Besançon, et certaines envisagent même de venir s’installer à Besançon.